La galerie Baronian est heureuse d’inaugurer la première exposition personnelle de Jean-François Lacalmontie à Bruxelles, intitulée Peintures. Après un solo show à la foire Art Brussels, le peintre français dévoile une série de toiles récentes de grands formats à l’occasion de cette exposition.
Dans ses oeuvres, Lacalmontie nous donne à voir de grands fonds blancs bordés d’un cadre noir dans lesquels ses dessins noirs s’enchevêtrent. Çà et là, des collages sont intégrés, des signes plus fins, des « griffures », un oiseau coloré en origami, un ciel bleu, un nuage. Tous ses « objets », comme il les nomme, semblent flotter librement sur ce fond clair qui les unis. Cette dispersion de formes entre elles fait penser à un arrêt sur image, comme si l’artiste s’était soudainement interrompu en plein processus, produisant des compositions équilibrées au moment opportun.
Une série de photographies de paysages intitulée Prière de ne pas toucher sont comme des fonds que la peinture touche et macule, les transformant en objets uniques et perturbant la lecture. Elles rejoignent ainsi les décalages opérés dans les tableaux, sur les perspectives, les formes, les rencontres d’objets, les supports.
Le peintre est aussi coloriste : les couleurs qu’il produit sont subtiles, inventives et habillent les compositions noires et blanches. Il assimile dessin et couleur en confiant être touché par une même résonance, un même ressenti : “Je ne peins pas le ciel ou le nuage mais la couleur mentale du ciel et du nuage, l’équivalente puissance visuelle”.
Son processus de création est méthodique et se décline en trois phases. Tout d’abord, par un processus automatique, Lacalmontie laisse aller son imaginaire se déployer sur d’innombrables pages de carnets. Il laisse divaguer sa main sur le papier, sans intention particulière et dessine toutes sortes de figures, lignes, symboles, signes, des « formes-informes », émergeant de son « univers intérieur ». Cet état de rêverie fait ensuite place à la sélection de certains « objets » bien définis, qui seront ensuite découpés, agrandis, projetés pour être in fine transposés sur la toile. Après le temps du lâcher-prise joyeux vient le moment plus rigoureux et objectif de la technique et de la réalisation.
Jean-François Lacalmontie est un peintre de la vibration, sans aucun signe de pathos, ou d’immédiateté. Ses oeuvres sont des idées qu’il saisit, qui nous offrent une plongée singulière. Chaque tableau est d’une élégance très maîtrisée, qui trouble et nous laisse « aux aguets.