“Trou dans le Miroir”, est le titre donné à la nouvelle exposition de Robert Suermondt à Michèle Schoonjans Gallery, faisant référence, entre autre, à l’impact du trou dans la surface miroitée, ce qui en décline et le questionnement de la perception de l’image dans le vide.
L’enjeu du travail pictural de Robert Suermondt tient dans la mobilisation du spectateur, dans sa relation à l’image pensée comme un espace de négociation. Il s’agit de susciter un détachement du regard, saisi de prime abord par l’attribution propre à chaque image de passer pour la chose vraie.
Avec la série “Circulations”, les voitures imagées au bord d’une catastrophe, apparaissent en soustraction, quasi fossilisées. Suermondt joue avec notre acuité visuelle, il donne l’impression qu’on les voit toutes mais le temps du regard vient brouiller la donne, alors que l’oeil pensait tout maitriser, soudainement il perd ses repairs.
Avec la série “Géométries”, cet écran s’opère sur la double lecture du motif, d’une part pouvant être interprétée comme perspective, où les lignes de fuites convergent en s’effaçant vers un point central, et d’autre part par la reconnaissance d’une illusion architectonique, comme des éléments de constitution convexes et concaves. En conséquence, l’image comme totalité tend vers une unité en fin de compte toujours paradoxale, puisque là où l’oeil trouve prise, l’objet se dérobe.
Par son travail protéiforme, son rapport à l’image, sa maitrise du cadrage et du mouvement, Robert Suermondt nous entraine dans un voyage d’espaces désarticulés, de métamorphoses, de lignes de fuite qui semblent recomposer à l’infini un ensemble de formes en suspension, génératrices d’une architecture vertigineuse, ouverte et délirante.