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Ouragan

Spectacles

OURAGAN – mais le spectacle aurait tout aussi bien pu s’appeler DOUCEUR ou VIOLENCE, c’est la nuit d’insomnie d’Abdeslam, un prénom qui n’a jamais été facile à porter, ce qui est curieux, car Abdeslam en arabe signifie “porteur de paix”. 
Seul dans son appartement, ce livreur de nouilles à vélo, cet « indépendant complémentaire », ce travailleur jetable, se noie dans la fumée des pétards et de ses idées noires. Confronté aux violences sournoises de la jungle urbaine, il cherche l’apaisement quand son réfrigérateur se met à fumer. Il se lève pour régler le problème et c’est là qu’un deuxième Abdeslam apparaît, puis un troisième, un quatrième et un cinquième. Début de schizophrénie, abus de marijuana ou fatigue exacerbée ? Peu importe, Abdeslam ne peut être réduit à une seule case. Il est multiple, il est quintuple, et il va devoir concilier ses différentes personnalités pour trouver en lui cette paix dont son prénom est annonciateur.

Avec une douce absurdité et une surprenante distribution de 5 performeurs aux univers artistiques hétéroclites, Ilyas Mettioui capte l’insoutenable légèreté de l’être à la fois ubérisé et urbanisé. En mélangeant le théâtre et la danse, il forme une fresque protéiforme puissante et mélancoliquement drôle pour raconter ces violences qu’on ne voit pas tout de suite, qu’on n’appelle d’ailleurs pas « violences », mais qui finissent toujours d’une façon ou d’une autre par sortir. Il suffit, dit-il, d’observer celles qui s’échappent de nos egos-trip quotidiens ou celles qui transpercent nos carapaces d’ego blessé. Car si la vie est belle, la ville est sans pitié. Mais ne sommes-nous pas toutes et tous un rouage actif de cette machine à violence ?

Photo © Karolina Maruszak et Zoé Janssens


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